L'ECOLE DES BONNES MERES

COUP DE COEUR Parce qu'elle a laissé sa fille de 15 mois seule pendant 2h au domicile familial, ce qu'elle appelle « sa journée en enfer », Frida perd la garde de sa fille Harriet. L'enfant est confiée au père Gust, et à sa nouvelle compagne, pendant que Frida est sous surveillance constante pour évaluer sa capacité à être une bonne mère. Après de nombreux interrogatoires et malentendus, le constat est sans appel : Frida n'est pas une bonne mère. Elle est donc envoyée pendant un an dans un tout nouveau type d'établissement, une école spéciale ou elle apprendra à bien s'occuper de son enfant. Bien que plusieurs de ces femmes aient fait preuve de maltraitance envers leurs enfants, la présence de certaines est quant à elle plus que discutableà Elles sont de « mauvaises mères ». Pour aider les mères dans leur apprentissage, on leur confie une poupée nouvelle génération, avec des pensées, des sentiments et un fonctionnement physiologique quasiment humain, alors qu'elle-même n'ont plus droit à un aucun contact avec leurs enfants. Dans cette société dystopique ou le moindre comportement des mères est épié, aucun faux pas n'est toléré. Les voisins, la famille, les passants n'hésitent plus à dénoncer ces mères « imparfaites », au détriment parfois du bonheur de l'enfant. Tout ce qui compte, c'est d'être parfaite. C'est un livre poignant, par lequel on passe par tout un tas d'émotions : la colère envers une institution qui ne relègue les femmes qu'au rôle de mère, la colère aussi pour certaines de ces femmes aux comportements maternels intolérables, l'étonnement face à l'absurdité de certains des enseignements prodigués par l'école, la compassion pour ces mères qui ont juste, un jour, été dépassées par les évènements... Un vrai coup de coeur. Cynthia Renov'livres