« Il s'est trompé, il a appuyé sur la mauvaise touche, pensa aussitôt Ziad. Il ne va pas tarder à redescendreà Il se retint de crier : "Papa, tu fais quoi ? Papa ! Je suis là, je t'attends..." Pourquoi son père tardait-il à réapparaître ? Les courroies élastiques de l'ascenseur s'étirèrent encore un peu, imitant de gigantesques chewing-gums. Puis une porte s'ouvrit là-haut, avec des rires étranges, chargés d'excitation, qu'on étouffait. Il va comprendre son erreur, se répéta Ziad, osant seulement grimper quelques marches, sans parvenir à capter d'autre son que celui des gosses qui jouaient encore dans la cour malgré l'heure tardive, et la voix exaspérée de la gardienne qui criait sur son chat. Son père s'était volatilisé dans les derniers étages de l'immeuble, et ne semblait pas pressé d'en revenir. » Isabelle Carré Du côté des indiens