«Un bonheur parfait, ce sont les galets usés de la vie conjugale. Tout ce qui est beau, tout ce qui est quelconque, tout ce qui nourrit ou fane les choses. Cela dure des années, des décennies, et à la fin cela semble s'être écoulé comme des choses entraperçues d'un train en marche û un champ ici, un bouquet d'arbres, des maisons aux fenêtres éclairées dans le crépuscule, des bourgs éteints, des gares qui défilent en un éclair û, tout ce qui n'est pas écrit, couché sur le papier, disparaît, à part certains moments, scènes et personnages impérissables. Les animaux meurent, la maison est vendue, les enfants grandissent, jusqu'au couple lui-même qui a disparu, et pourtant il reste ce poème. » James Salter Salter par Salter