NOUS VIVIONS DANS UN PAYS D'ETE

COUP DE COEUR Cet été-là, les parents ont loué une maison au bord d'un lac pour se réunir entre amis, avec leurs enfants, pratiquement tous adolescents. Lydia Millet donne la parole à Evie, l'une des jeunes filles du groupe, observatrice du monde adulte, qu'elle juge méprisable, impropre à donner l'exemple d'une vie saine et honnête : leurs tendances pour l'alcool, les drogues, le sexe, la spéculationà Et tous les jeunes de la maisonnée forment bloc dans ce sens : pas question de se mélanger à eux, ou de leur ressembler plus tard. Ces gens-là ont mené le monde à sa perte sans lever le petit doigt. La suite du récit va leur donner raison : le changement cli­matique est en marche, et une série de tempêtes s'abat sur eux. Très vite, les jeunes fuient et laissent leurs parents au milieu des eaux qui montent. Un roman singulier, percutant, qui débute comme un récit d'enfance nostalgique, parmi un groupe de jeunes en révolte contre le monde adulte, puis qui bascule assez brutalement vers un roman quasi post-apocalyptique lorsque le dérèglement climatique se déchaîne. L'auteure fait clairement passer un message écologique à travers le point de vue d'Evie et du groupe des jeunes, victimes de l'inaction de leurs aînés. C'est efficace, mais un peu trop facile peut-être? Des adultes hébétés par l'alcool, qui se rappellent à peine de l'existence de leurs enfants, et des jeunes beaucoup plus intelligents et aptes à survivre dans un monde qui sombre... Virginie, Renov'livres